Fin de soirée

Je claque la porte de la salle commune derrière moi et m'affale dans un fauteuil, près de la cheminée. J'ai échappé à une cohorte de furies de première année qui voulaient des autographes, l'une sur la joue, l'autre sur le cou, ... Je ne sais pas si les autres garçons de l'équipe vont réussir à s'en tirer aussi bien que moi, mais j'avoue que j'ai d'abord songé à sauver ma peau... Elles vont se calmer, mais les débuts d'année sont toujours éprouvants.

Contrairement à beaucoup de joueurs de l'équipe de Quidditch, je rejoins la salle commune sans trop de difficultés. Personne n'essaye de m'arracher ma cape ni même un bras. Je ne m'en plains pas d'ailleurs. Cependant, mon arrivée dans les couloirs est remarqués. Bien que, même à Gryffondor, on me craigne, il y a pas mal de bruit sur mon passage. Des murmures aussi, beaucoup.

*A croire que je suis une légende* me dis-je

Je rentre vite dans la salle commune et m'assois en face de Van.

- Yo mon pote. Je vois que t'as pas perdu de temps.

Et lui je le comprends. Il aurait pu mourir s'il était venu au rythme d'un sénateur, ou même à mon rythme. Elles sont presque toutes à ses pieds. Et même si je pense que c'est dérangeant parfois, j'ai toujours pensé que ca lui plaisait à lui de faire tomber tous ces coeurs qui ne l'auront jamais.

Je souris en voyant Tommy:

-Disons que j'ai un esprit de conservation assez développé. Tu as l'air entier aussi. Ca en fait déjà deux de sauvés pour l'équipe! Elles sont complètement folles.

Et j'ajoute, avec un clin d'oeil:

-Et surtout beaucoup trop jeunes! Pourquoi ce sont toujours les petites gamines qui nous sautent dessus? Une jolie sixième ou septième année, je ne dirais pas non!

J'entretiens savamment ma réputation de Don Juan, mais au fond, je suis un gars plutôt tranquille, je n'aime pas les fans en folie, même jolies et de mon âge. Les hurlements, évanouissements et autres bêtises de ce genre, ce n'est pas pour moi.

-Et je ne te raconte pas l'horreur dans les gradins au moment des sélections. Oh j'en ai déjà envie de vomir... Tu te souviens de l'année dernière?

Les gamines avaient fini par envahir le terrain, s'évanouir, faire des crises d'hystérie, ... Et elles avaient même essayé de m'arracher à mon balais. J'avais eu juste le temps de redécoller et d'aller me poser bien plus loin, pour leur échapper. Effrayant...

- Moi je n'étais pas inquiet. Je ne sais pas comment c'est possible mais les premières années semblent déjà avoir eu vent de ma réputation. Et je ne m'en plains absolument pas. Je suis arrivé ici le plus tranquillement du monde.

Ah bien trop jeune oui en première année c'est sur qu'elles sont trop jeune. Je viens d'avoir mes 17 ans et donc ma majorité. 11 ans ca fait vraiment jeune.

- Ouais moi ce n'est jamais des groupies avec lesquelles je sors.

Malgré ma réputation, je n'ai aucune difficulté à me trouver une copine. Ou peut être est-ce grace à ma réputation.

- Oui, je me rappelle comme elles étaient folles de toi. Peut être qu'un jour tu boiras un filtre d'amour. On en trouve facilement maintenant. Les Weasley les commercialisent dans leur boutique. Fais attention mon pote.

-C'est normal qu'elles te laissent tranquille : tu leur fais peur! Elles n'ont pas encore entendu parler de toi, mais rien que de voir ton visage, elles déguerpissent!

Je souris et ajoute, plus sérieusement:

-Rigole, mais l'année dernière j'ai évité pas moins de trois philtres d'amour! Et l'un d'eux était plutôt corsé! Heureusement, à chaque fois, les minettes n'étaient pas discrètes : quand une groupie vient te voir la bouche en coeur et te propose de boire un "breuvage" spécialement fait pour toi, tu te méfies! Ma hantise, ce serait qu'un jour il y en ait une qui soit suffisamment intelligente pour que je ne me doute de rien... Rassure-moi, ils ont des durées limitées, ces philtres?

Je change de conversation, un peu mal à l'aise de penser à ça:

-En parlant des Weasley, il faudrait qu'on aille faire un tour à pré au lard assez rapidement avec l'équipe, après les sélections, histoire de tisser des liens. Il nous manque pas mal de postes cette année, on avait pas mal de 7èmes années... J'en ai repéré un de troisième année, l'an dernier, il va faire des étincelles en tant que batteur...

- Ouais, je leur fais peur, c'est plus que probable. Rappelle toi en première année, je faisais déjà peur à des quatrièmes années.

Il n'est pas dans ma nature d'être un enfant de choeur et il faut croire que je le porte sur moi, sur mon visage. Mais tant mieux d'un côté.

- Au moins, aucune première année n'essaye de m'arracher le bras.

Je lui arracherais probablement la tête à main nue si elle essayait en même temps. Par réflexe.

- Tu sais quoi ? Ca ne m'étonne même pas que ca arrive de temps en temps. Mais je suis sur qu'un jour, une réussira à être plus intelligente que les autres. Et ce jour là, tu seras perdu. Mais oui, ceci dit, les philtres d'amour ne sont pas éternels. Cependant, sous l'emprise du philtre, il sera beaucoup plus aisé de t'en faire boire encore et encore jusqu'à la fin de ta vie. Parce que oui, ils ne sont pas éternels, mais ils durent quand même largement assez longtemps pour avoir le temps de t'en faire reboire.

Je lui fais peut être un peu peur avec ce que je dis mais peu importe en fait. Je ne dis que la vérité et rien de plus.

- Et bien oui, je pense que c'est une bonne idée. J'espère que ton troisième année aura du vice parce que le vice c'est quelque chose d'important pour un batteur et je sais de quoi je parle.

Etant moi même batteur, et probablement le meilleur de l'école je suis le mieux placé pour parler de ce que doit être un batteur et s'il y a bien une chose que je sais, c'est que le vice on l'a ou on ne l'aura jamais. Ce n'est pas quelque chose qui peut s'apprendre.

J'avale difficilement ma salive:

-Bon, parlons d'autre chose,là ça m'inquiète un peu... Je vais finir par engager des goûteurs.

Des cris retentissent soudain, de plus en plus fort et la porte de la salle commune s'ouvre à la volée sur nos deux préfets en chef. Je jette un regard angoissé à Tommy et mon pire cauchemar se réalise soudain : la horde des premières années envahit la salle, comme une nuée de touristes japonais. Elles pépient bruyamment, et alors que j'essaye de me cacher derrière un coussin, il y en a une qui crie:

-Regardez, c'est Van!

Comment connaît-elle mon prénom? Aucune idée mais c'est effrayant! Elles se jettent toutes sur moi, et les préfets en chef ne font rien pour les arrêter. J'hurle:

-Mais faites quelque chose bon sang, elles vont finir par m'étriper!!!

Je ne sais vraiment pas comment je vais réussir à m'en sortir vivant, ce coup-ci...

- Oui, passons.

De toutes façons, on n'aurait pas eu le temps pour s'étendre plus. Les premières années sont là et agressent véritablement Van. En bon manieur de baguette, je la sors et la pointe en direction d'un premier année et dis

- Incarcerem

D'un coup le premier année se retrouve ligoté. Incapable de bouger. Mais personne ne semble s'en apercevoir. Je continue donc avec un Stupefix sans vraiment viser. Mon sort atteint de plein fouet un premier année qui se retrouve propulser à l'autre bout de la pièce en emmenant une fille avec lui. Cette fois, l'effet ne se fait pas attendre, tout le monde se tait et se retourne vers moi.

- Laissez le tranquille s'il vous plait. Ce n'est qu'un garcon comme un autre.

Et je dis à l'oreille de Van

- Au moins je justifie ma réputation.

Je me relève difficilement et remercie chaleureusement Tommy:

-Tu m'as sauvé, mec! Je te dois une fière chandelle!

Je me retourne vers les préfets en chef:

-Et vous, vous faisiez quoi au juste? Vous ne servez à rien!

L'un des deux essaye de protester:

-Tu sais à qui tu parles? Surveille...

Je ne le laisse pas terminer:

-Et toi, tu sais que tu ne fais pas ton boulot! C'est ton premier jour et tu risques déjà de te faire virer! J'en parle aux directeurs de maisons et tu gicles dans la demi seconde!

Il se tait et préfère sortir. Je me tourne vers l'autre:

-Si j'étais toi, j'emmènerais loin de moi cette horde de premières années, bref, je ferais mon boulot.

Il se hâte de m'obéir et je me retourne vers Tommy:

-Oui, je crois que ta réputation n'est plus à défendre. J'ai cru que j'allais y passer, cette fois. Et c'est comme ça tous les ans...

J'écoute Van s'énerver contre nos préfets en chef. Selon moi, ils ne l'ont pas volé, loin de là. Ils commencent fort je trouve. Cependant, je suis bien heureux que ce soit eux et non moi.

- Et tous les ans, les premières années apprennent à me connaître dès leur première semaine. Je suis l'anti-héros parfait dans cette équipe de légende vivante.

Et j'aime ca. Au moins, personne ne vient me chercher des poux dans la tête.

- Bientôt il va y avoir le bal. Tu vas avoir multitude d'invitation.

D'habitude ce sont les garcons qui invitent les demoiselles mais dans le cas de Van, il n'a rien à faire. Juste à s'assoir et attendre que l'effet se fasse.

-Ah oui, le bal j'avais oublié!

Je m'affale dans un fauteuil, en soupirant bruyamment.

-Il ne manquait plus que ça! Je crois que jusqu'à la fin du bal, je vais m'enfermer dans ma chambre pour éviter ça! Ou alors il va me falloir un garde du corps...

En souriant je demande:

-Combien tu veux pour assurer ma sécurité jusqu'au bal?

Je plaisante bien sûr, on n'en est pas encore là. Quoi que...

-Je vais peut-être inviter Alexana, au moins comme ça je serai tranquille. Mais je ne suis pas sûr qu'elle accepte : c'est plutôt risqué, avec toutes ces furies, d'être ma cavalière.

hj: ivan si tu fais une fille, fais-moi signe!

- Comment peux tu oublier le bal. C'est l'endroit où il faut être pour quelqu'un comme toi.

Même moi je fais l'effort de m'y rendre tous les ans et pourtant ce n'est pas forcément la tradition qui me tient le plus à coeur.

- Que dis tu de 50 Gallions, c'est un bon prix pour assurer ta survie. Un vrai prix d'ami.

S'il dit oui, au moins, j'aurais la possibilité de faire quelque chose d'intéressant pendant le bal et puis on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ceci dit, ma réponse était plus une blague qu'autre chose, je sais bien que Van n'a jamais eu l'intention de m'engager. Cependant je ne suis pas contre 50 Gallions.

- Alexana, elle est plutôt pas mal mais mon prix passe à 200 Gallions si je dois vous protéger tous les deux parce qu'Alexana va devoir faire face à des tentatives d'assassinat. Et ca augmente considérablement le prix. Forcément.



hj : Tu veux que je fasse une fille ?

J'éclate de rire : c'est pour ça que j'adore Tommy : il a un physique de tueur en série, et il en a même l'air, mais il a un sens de l'humour ultra décapant, et en ce moment, c'est ce dont j'ai le plus besoin.

-Ok, on oublie Alexana! Mais c'est ok pour 50 gallions! Au final, cette année sera peut-être un peu plus tranquille que les précédentes...

Et le pire, c'est que ça ne fait qu'empirer, depuis ma 4ème année.

hj:oui, c'était une demande en règle, effectivement!

- Évidemment le meurtre n'est pas compté dans le tarif de base. Ça ferait une petite rallonge si je devais en arriver là.

Je suis l'un des meilleurs en duel. C'est une grande fierté personnelle d'ailleurs. Je sais me servir d'une baguette mais je n'en suis pas encore à tuer bien que je sois sur d'avoir la puissance magique pour le faire.

- Ça ne s'améliorera jamais. Jamais ici en tous cas. C'est impossible. Désolé mais je suis obligé de te le dire. Sinon je ne serais pas un pote. Je vais vraiment devoir veiller sur ta vie cette année et la prochaine.


Hj : j'ai peut être trouvé alors.