Une petite partie?

Je déteste les visites à pré au lard, en tous cas celles qui sont autorisées par l'école : déjà que Pré au lard est de loin la ville la plus plan plan que je connaisse, alors si en plus elle est envahie de dizaines de sorciers excités comme des puces, ça devient carrément invivable. Du coup, j'ai préféré décliné l'honneur de la sortie et je frappe quelques cognards, histoire de faire quelques cascades avec mon balais. De temps en temps je scrute les gradins : si un élève s'y installait, ça me délasserait de lui balancer les cognards sur la tronche. Et surtout si c'était notre petit préfet chéri. Mais personne ne s'y risque, depuis deux heures les gradins sont désespérément vides et je suis contraint de balancer les cognards dans le vide. Ce qui est tout de même bien dommage : un cognard, c'est fait pour abimer les adversaires, sinon ça n'a qu'un intérêt limité...

Aujourd'hui, Pré-au-Lard est rempli de crétin, et pas que certes mais on remarque surtout les crétins dans ce genre de situations et ils sont quand même une majorité écrasante. Je décide donc de rester au chateau et d'aller au terrain de Quidditch. Je sais qu'Ulric y sera. Il déteste encore bien plus que moi les visites de Pré-au-Lard. Je me munis donc de mon balais et vais faire un tour sur le terrain. Ulric est déjà là à s'envoyer un cognard, sans cesse, sans partenaire de jeu.

- C'est plus sympa à deux !!!

Bien que poursuiveuse de formation, je me munis d'une batte prête à échanger avec Black.

Je souris : je suis content d'avoir de la compagnie, finalement. De la bonne compagnie, s'entend!

-Oui, c'est plus sympa. Et ce serait encore plus sympa avec une victime...

Je lui désigne les gradins du menton : un élève de deuxième année s'est assis et nous regarde, éberlué. J'ai bien envie de lui faire peur. Je lance un regard à Sue, pour savoir si elle a envie de s'amuser un peu avec le petiot.

- Et bien c'est parti Ulric. Montrons à ce petit inconscient qui nous sommes !

Et il n'est pas tombé sur les personnes les plus sympathiques de l'école, ni même de Serpentard pour lui apprendre les règles mises en place par Ulric. Un deuxième année qui ne connait pas la légende, il faut qu'il révise ses gammes s'il veut survivre ici. A moins que ce soit un génie et qu'il maîtrise toute forme de magie, il risque de s'en tirer avec quelques égratignures aujourd'hui. J'envoie un premier cognard en sa direction, assez loin de lui mais toutefois assez proche pour l'intimider. Il semble déjà légèrement pétrifié. Et ce n'est que le commencement.

- On se rapproche petit à petit de lui. On voit combien de temps il résiste avant de s'enfuir en courant.

Si toutefois ses jambes peuvent le porter. Il en a d'ailleurs plutôt intérêt sinon il risque de finir salement amoché.

Je souris : j'adore Sue parce qu'on est dans le même état d'esprit. Elle est comme moi : quand elle est partie, rien ne l'arrête. Pas le genre à renoncer parceque c'est moins dangeureux ou plus confortable. Je frôle le gamin sur les gradins, qui ne s'était pas encore remis du cognard. Au passage, je lui arrache son bonnet et lance d'une voix de psychopate:

-Viens le chercher, serdi!

Je fais un tour et repasse près de lui, le frôlant encore. Le gamin ne bouge pas, mais ce n'est pas du défi, c'est de la terreur, il est complètement pétrifié de peur. Et pourtant, il n'est pas au bout de ses peines...

- Allez, aies un peu de courage mon petit.

Je lui envoie un second cognard, un peu plus près que le précédent. Et à chaque fois qu'il revient, le même manège reprend, toujours plus près. Son salut ne viendra pas de moi et aucune chance non plus qu'il vienne d'Ulric. Il ne peut compter que sur lui pour se tirer d'affaire.

- Remue toi narvalo.

J'entends un peu de bruit et regarde en bas. Je vois une silhouette arriver sur le terrain mais ne peut distinguer clairement de qui il s'agit.

Il me semble avoir entendu du bruit en provenance du terrain de Quidditch et en m'approchant, j'ai compris ce qui était en train de se produire. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, j'ai du courage. Je décide d'aller m'interposer entre Sue Brooks et Ulric Black et le jeune élève de Serdaigle. Je prends une des battes de l'école et vais sur le terrain.

- Sue, Ulric, laissez le tranquille.

Je suis évidemment conscient des risques que je prends mais je sais me défendre. Je sais très bien me défendre. Alors allons-y, sauvons la vie de cet enfant. J'intercepte un cognard et l'envoie violemment en direction d'Ulric.

J'ai une grimace lorsque j'aperçois cette grande nouille de serdi qui vient au secours de la veuve et de l'orphelin. De quoi il se mêle, superman? Qu'il retourne à ses bouquins et qu'il nous foute la paix. Il lance son cognard et j'hurle d'un rire de dément:

-Wou, mais c'est qu'il a du courage, le rat de bibliothèque! Il n'a pas peur de se casser un ongle, tu as vu, Sue! Moi je suis impressionné. Si si, je t'assure, là j'ai peur. J'en tremble regarde! On ferait bien de l'écouter.

Je fais dévier mon balais et renvoie un cognard sur le petit serdi, encore plus proche que le dernier.

-Oups! J'ai bien failli lui emporter un bout de mâchoire! Mais c'est ta faute, serdi, j'ai eu trop peur, je n'ai pas contrôlé mon tir!

Mon ton change, et je reprends, agressif:

-Maintenant tu nous lâches, le débilos, et tu retournes à ton tricot. Sinon tu riques bien de perdre des dents.

- Wahou ma gueule, t'es trop fort. Tu t'en prends à un gamin de onze ans t'as du cran dis moi

Je suis la dernière chance de survie de ce gamin alors je joue le coup à fond, peu importe la suite pour moi. Pour la première fois j'ai l'occasion de me comporter comme quelqu'un de bien alors je ne vais pas laisser passer ma chance.

- Alors on joue mon pote ?

Je fais signe au jeune garcon de bouger mais il en est incapable et reste là comme un boulet que je dois trainer. Je ne suis pas le meilleur batteur du monde mais je suis résistant. Je serre ma batte avec force, prêt à en découdre.

- Perdre des dents ? Et c'est grave ma poule ? On est des sorciers, ca repousse à volonté. Espèce d'abruti !

Il faudrait lui dire que l'époque des chevaliers est révolue. Mais ce n'est certainement pas moi qui vendrait la mèche : j'aime bien trop exploser les sauveurs du monde. Ce looser va savoir de quel bois je me chauffe. Je lance, avant de saisir ma batte:

-Encore faut-il qu'il te reste de la gencive pour les faire repousser. Et à la fin de la séance, ta mâchoire dira bonjour aux vers de terre.

Au moment précis où je vais balancer un cognard de toutes mes forces dans la face de ce minable, pour lui apprendre la vie, un jet de lumière bleue jaillit et le cognard disparaît. Je scrute le sol : Beverly. Elle a de la chance, je l'aime bien. Mais je dois quand même défendre ma réputation. Je descends en piqué sur elle et aterri à dix petits centimètres. Je crache:

-Mais tu déconnes! J'allais lui ratatiner sa tronche de phoque!

Bon bah maintenant je vais aller au bout de l'idée, ca ne changera plus rien

- De la gueule, c'est tout ce que t'as face de lémurien. Arrête de parler et vient.

Je me sentirai bien plus à l'aise au corps qu'avec une batte de toutes facons. Au corps à corps je suis imprenable de toutes facons. Mais c'est le moment que choisit Beverly Brooks pour mettre fin à la tension qui montait ce qui a l'air de beaucoup énerver Snake.

Je vois approcher le prince charmant et j'ai envie de lui exploser la tronche. Au final, ça va être encore plus jouissif à coups de poing...

hj : c'est Ulric, pas Snake, ce pauvre Snak c'était dans un autre forum.

Je me mets entre les deux garçons et dis, en voyant le petit gamin disparaître des gradins:

-On se calme! Vous vous détestez, ok, on a compris. Mais vous allez tranquillement vous éloigner et arrêter de faire les coqs de combat. On est des sorciers bon sang, pas des trolls!

A peine ai-je fini de parler qu'Ulric bondit, littéralement, sur son adversaire, les poings en avant. Il ui explose l'arcade avant de se faire exploser lui même l'arcade. Des jets de sang jaillissent, et la bagarre fait rage. Je n'arriverai jamais à les arrêter toute seule. Je me précipite vers le château pour trouver de l'aide.

J'arrive avec Beverly et je n'ai jamais couru aussi vite qu'aujourd'hui. Mais je comprends pourquoi elle est venue chercher de l'aide.

- Bon les gars ca suffit.

Bien sur ils ne m'entendent pas alors je sors ma baguette et dit :

- Stupefix

D'un coup les deux adversaires se figent et à voir l'état des deux garçons, aucun d'eux n'a gagné la bataille. Mais ca me fait plaisir de voir que DeMarcus est enfin sorti de sa réserve.

- Désolé les gars mais j'avais pas le choix.

Je les sépare pendant qu'ils sont encore inanimés et m'attend à voir un Ulric très remonté lorsqu'il pourra à nouveau parler et bouger. J'en profite donc pour éloigner DeMarcus et le faire sortir de son champ de vision.

La fureur me rend sourd, mais pas aveugle. Cet imbécile de Dave a emmené DeMarcus hors de mon champ de vision. Mais de quoi il se mêle, cet abruti? Progressivement, je sens la vie revenir en moi et c'est en claudicant que je m'approche de Dave, bien décidé à en découdre:

-C'était quoi, ça? Tu t'es pris pour superman, beau gosse? T'es pas chez mamie, mec.

C'est à lui que je vais casser la figure, finalement.

Je m'interpose :

-C'est moi qui suis allée le chercher. Pour que vous cessiez de vous battre comme des enfants!

Je reprends mon souffle et ajoute:

-Tu vas encore faire perdre des points à notre maison. Tu es capable de t'en rendre compte, de ça, non? Et si ce n'est pas la raison qui te guide, au moins peut-être que le bien collectif te fera réfléchir un peu!

Je me retourne vers Dave:

-Merci, c'est gentil de ta part de les avoir séparés.

Ca m'arracherai la bouche de le reconnaître, mais elle a raison. Je trouve une parade : je crache en direction de Dave et pars dans la direction opposée, en récupérant mon balais:

-C'est la dernière fois que tu fais ça. Je ne plaisante pas, la dernière fois.

Et je disparais dans la brume qui entoure le château.

Je suis à deux doigts de répondre à Ulric, mais Beverly le fait à ma place et c'est mieux ainsi. Je n'avais pas du tout l'intention de me battre avec Ulric, niveau magie, il est plus fort que moi de toutes façons. Et puis je n'aime pas avoir à me battre, ca ne m'arrive jamais tant je fais tout pour rester en dehors des problèmes quand il y en a de sérieux.

- De rien. Tu sais ce qu'il s'est passé ?

Voir DeMarcus entrer en guerre c'est un sacré choc pour moi. Ce mec est un vrai suisse niveau diplomatie.

Je hoche la tête:

-Ulric s'entraînait avec la "fille aux cheveux verts", d'ailleurs, où est-elle passée? Bref, ils s'entraînaient et ils ont décidé de s'en prendre à un petit nouveau qui a eu le malheur d'entrer dans les gradins. DeMarcus est intervenu.

Je soupire:

-Et tu connais Ulric. Ce n'est pas un mauvais bougre, c'est juste que quand il est parti dans ses délires, rien ne l'arrête...

- Ca m'étonne de lui, mais ca fait plaisir. Par contre, il ne faut pas défendre Ulric devant moi. Pour moi, il ne le mérite pas du tout, vu de mon côté et du côté des autres maisons en général. Beverly, tu es l'une des seules personnes fréquentables de ta maison vu de l'extérieur.

Je me penche sur l'autre côté du problème.

- Sue est encore pire qu'Ulric je crois. Elle est encore beaucoup plus vicieuse que lui car elle ne se fera jamais prendre pour ses méfaits, aussi nombreux soient-ils. Et pourtant tout le monde sait qu'elle est derrière. Le problème c'est qu'il n'y a jamais de preuve et qu'il n'y en aura jamais. Elle est bien trop forte pour laisser la moindre trace. On dirait qu'elle disparait quand ca devient problématique pour elle, pouf d'un coup il n'y a plus personne.

C'est d'ailleurs une faculté vraiment incroyable dont elle fait preuve. Tout le monde aimerait avoir son talent à disparaitre quand ca devient chaud.